Florian TOURON - BTS2 CIG - 2013/2014 LPO Maryse Bastié Limoges

 

BTS 2013/2015 - Cette part de rêve que chacun porte en soi

- Rêve et orientation scolaire

 

Le rêve fait partie intégrante de notre vie. Il nous accompagne depuis notre tendre enfance, et peut nous venir à l'esprit n'importe où, n'importe quand. C'est pendant l'enfance, où tous les sens sont en éveil, où l'on découvre une multitude de choses chaque jour, que les rêves sont les plus fous. L’insouciance de la jeunesse empêche toute barrière que la réalité pourrait imposer pour entraver cet esprit florissant. Tout est possible, chaque pensée devient une réelle projection, et parmi toutes, une seule retiendra l'attention de l'enfant plus que les autres. Et ce ne sera pas forcément la plus simple à réaliser. Les parents se retrouvent dans une situation délicate. Que faire ? Dire à son enfant que les devoirs sont plus importants ? Essayer d'en apprendre davantage sur cette ambition soudaine ? Là, plusieurs comportements sont adoptés. Certains décideront de guider leurs enfants dans une direction précise, d'autres diront que le rêve est intéressant, mais sans réellement relever ce qu'ils ont entendu, ou d'autres encore préféreront accompagner et soutenir leurs enfants dans ce projet, si ce terme peut être employé pour des enfants.

 

Le système scolaire ne rend pas la tâche plus simple, et Éloi Mosquet, dans l'extrait « La modération me pénalise-t-elle ? » de Anne CHATÉ, l'explique très bien. Les études sont un véritable engrenage, car un duo fatal concerne la majorité des élèves, il s'agit de la pression parentale mélangée à la pression du système. Tous veulent le meilleur, et les choix, les envies, et particulièrement les rêves plus ou moins secrets sont tout simplement invisibles. L'élève, l'étudiant, se retrouve face à un mur, où se trouvent quelques portes, qui conduisent toutes à des carrières basées sur le prestige et les salaires à gros chiffres, sur les rêves des parents, sur les attentes du système. Car le système éducatif joue un rôle essentiel, ce qui ne signifie pas pour autant que c'est un « bon » rôle. Aujourd'hui, les formations ont évolué, les métiers ont changé, et les parents sont souvent en difficulté lorsqu'il s'agit d'apporter de l'information à leurs enfants. Il s'en remettent donc à l'établissement de leurs progénitures. Cette situation, expliquée dans le texte « Petit, je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths » décrit bien comment la machine scolaire cherche à former des génies. Les mathématiques, souvent la bête noire des élèves, sont assimilées à quelque chose de difficile à comprendre, et inutile même pour beaucoup d'élèves. C'est donc naturellement que ceux qui se distingueront des autres par une bonne note en maths seront vus comme des êtres intelligents. Ces élèves là, brillants avec les chiffres, sont sans doute le met favori des écoles. L'équipe éducative va vite tenter d'influencer les bons élèves, en leur proposant une liste des bonnes écoles. À l'opposé, les élèves plutôt littéraires sont plutôt vus comme des penseurs, des rêveurs, donc des personnes passives, qui ne servent pas forcément à grand chose, et n'ont à priori pas vraiment de chance d'avoir un avenir aisé. On voit bien là la vision très formatée des mentalités. L'éducation Nationale va tenter au maximum de former des génies des maths ou de la physique, de créer une armée de robots, les plus performants possible. Et si c'est dans le domaine scientifique, c'est encore mieux.

 

L'idée principale des trois textes reste cependant le ou les rêves initiaux de l'enfant, et les conséquences de tous sur le chemin suivi par la suite. Pour certains, le rêve sera mis de côté, voire abandonné, car pris dans la spirale scolaire, l'esprit a été d'une manière ou d'une autre,et certains se retrouveront à penser « Quand j'étais petit, je voulais ça, tu te rends compte ? C'est grotesque ! » car trop fiers de leurs études, de leur parcours, de leur métier ou de leur salaire, il se sentiront peut-être honteux d'avoir pu ambitionner une vie à la ferme, ou en tant qu'éboueur, alors qu'aujourd'hui ils sont de puissants chefs d'entreprise, et ont une grosse voiture. Pour d'autres, le rêve aura toujours été présent, et leur vie n'aura été qu'une activité annexe, tant que le rêve n'aura pas été réalisé. C'est le cas de Julien DÉSIRDE, dans le texte de Anne CHATÉ, qui a décidé d'arrêter ses études pour embrasser la carrière de plombier. Là où tout le monde sera dans l'incompréhension, voire dans la déception, la notion de réel désir n'effleurera aucun esprit. Le statut de professeur est plus prestigieux que celui de plombier, le salaire probablement plus aussi. Sans doute oui, mais qu'en est-il des motivations de la personne ? En cherchant, on doit certainement trouver des choses plus aberrantes qu'une personne qui décide de ne pas suivre la voie que le système tente de nous imposer.

           

Il est alors très important pour les parents d'accompagner leurs enfants dans leur vision des choses, aussi utopique soit-elle. C'est pourquoi la petite Marion, que l'on découvre dans le texte « L'orientation, entre rêve et réalité » ne doit jamais cesser de croire en son rêve. Il ne faut surtout pas bloquer cet esprit rêveur, qui peut être un réel moteur de motivation, pour se battre, se surpasser, tout mettre en œuvre pour atteindre son objectif. Certes, il faut garder une part de réalisme dans sa façon de penser, et si les enfants ne l'ont pas toujours, elle s'acquerra avec le temps, avec le vécu en constante évolution. Les parents, le système scolaire, ne s'en rendent peut-être pas compte, mais casser les rêves des enfants, essayer de les forcer à suivre la voie qu'on veut qu'ils suivent, peut avoir des conséquences plusieurs dizaines d'années plus tard. Car le rêve sera toujours là, et lorsque celui-ci pourra être possible, le doute s'installera, et on se rappellera des parents, des professeurs, et même des copains, qui, comme dit dans le texte de Christine LEGRAND, nous envoyaient à la figure que « pilote de ligne, avec tes résultats, ce n'est même pas la peine d'y songer ! ». L'entendre une fois n'est déjà pas simple, mais quand ce sont les professeurs, les copains, ou la famille qui répètent fréquemment qu'il faut vraiment se construire un projet réaliste, le moral s'en retrouve tout simplement détruit. On se retrouve seul avec son rêve, si puissant qu'on voudrait le partager, mais que l'on doit garder pour nous, si on ne veut pas avoir à essuyer de nouvelles remarques, à l'impact toujours plus fort.

 

Il ne faut pas lâcher ses ambitions, ne pas céder au système éducatif, à la spirale scolaire qui tente de formater les esprits, ou expliquer aux parents qu'ils ne doivent nous imposer leur vie rêvée, qu'ils n'ont pas eu, et qu'il tentent d'incruster dans les esprits de leurs enfants. Ne pas se laisser influencer par les amis, qui peuvent jalouser le fait qu'on ait de la chance de réaliser notre rêve, car la réaction des autres face à notre bonheur n'est pas toujours honnête. Il faut savoir faire le tri parmi les personnes qui nous soutiendront dans notre entreprise, et celles qui ne sauront pas aller au delà d'un sentiment de déception. Réussir la meilleure vie possible, c'est parvenir à réaliser tous nos rêves, car nous n'avons qu'un seul essai, alors autant faire en sorte que ce soit le bon.

 

Florian.